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Les vins de Julien: leur Terre est notre Ciel!

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"La Terre est notre Ciel..." Tous les sens retournés, après la rencontre cosmique, entre un chef, Jean-Paul Jeunet, un vigneron, Julien Labet, et un peintre, Pierre Casenove. "Fusion esthésique" et "exigence esthétique" furent les deux mamelles de ce "chemin spirituel" et gastronomique, concocté par Jean-Paul Jeunet, en harmonie totale avec les vins de Julien Labet, véritable point d'orgue du vernissage préalable de l'exposition consacrée aux tableaux de Pierre Casenove, illustrant la nouvelle collection des Vins de Julien. Autrement formulé, après le plaisir des yeux, ça a fusionné grave dans la panse des privilégiés qui avaient réservé une table à l'Hôtel de Paris  en Arbois ce soir-là.

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Tout le collectif Labet s'est réuni autour d'une table pour saluer la performance de Julien, auteur d'une nouvelle collection de vins en son nom propre, qui vient compléter de manière totalement indépendante l'offre du domaine proprement dit. Les vins de Julien sont issus de vignes en conversion bio depuis 2010, vinifiés avec peu ou pas de soufre selon les cuvées, dans un esprit différent de ceux du domaine familial, qui sont néanmoins eux aussi des références en la matière. Pour habiller ces vins remarquables, il fallait bien un étiquetage sur mesure et une cuisine adaptée. C'est désormais chose faite.

 

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Chaque plat de Jean-Paul Jeunet est un assemblage de textures et de saveurs échafaudé pour le vin choisi. Savoureux mariage à chaque fois soigneusement pensé, blanc puis rouge, puis blanc, puis rouge, rien n'a bougé avant le jaune et le Paille final. Un petit pain différent, sélectionné pour chaque plat, complète l'accord. Rien n'a été laissé au hasard...

 

- Côtes du Jura Savagnin "En Chalasse" Grains Nobles 2009 et grosse asperge, coques & vin jaune, pain noir aux algues: étonnant savagnin surmaturé sec qui ouvre le bal sur une assiette très élaborée. Riche et épicé, il laisse la bouche fraîche.

 

- Côtes du Jura Pinot noir 2009 sans soufre et Truffe de la Saint-Jean, rave d'été & cardamome, en salade, sur une raviole de tête de veau & racines, longuet truffe & rave: ouh, le joli pinot que voilà, friand et croquant, au tanin fin qui fait écho à la truffe et qui ricoche sans fin sur la succulente raviole.

 

- Côtes du Jura Chardonnay "Les Varrons" 2007 et Homard bleu de Bretagne, consommé de crustacés & combawa, pavé au citron: l'un des plus beaux accords de la soirée, l'acidité de 2007 répondant à la perfection à celle du combawa, les notes d'agrumes se mêlant pour s'amplifier et se fondre dans la bouche de manière inerminable. Le homard en frétillait encore. Et on a même eu droit à du rab de consommé! Trop bon!

 

- Côtes du Jura Poulsard "En Billat" 2009 et Pigeon, blettes, poires, en voile de lard, jus court à la chicorée, baguette au Jésus & origan: le pigeon n'effraya pas le poulsard, là où on eût pu attendre le pinot, car le vin avait de la chair et de la longueur. Un joli grain de vin et de l'acidulé qui enrobent joliment le filet de pigeon et son jus.

 

_ Côtes du Jura Jaune 2004, domaine Alain Labet, et Déclinaison de Comté et Morbier, jeunes et vieux, pain à la gaude: le domaine de Julien est de création trop récente pour s'enorgueillir d'un jaune, il a donc été fait appel à Alain pour pallier à cette carence temporaire. Un beau jaune, encore sur le fruit de sa jeunesse, pas trop marqué par la noix verte, qui claque bien en bouche et se rit des exquis fromages, trop facile pour lui.

 

- Vin de table "La Paille perdue 2006" et Abricot, amandes fraîches & safran, en consommé au lait d'amande, moelleux safran, sorbet & cristalline d'abricot: encore un Paille de perdu! Pourtant bel et bien élevé sur la paille, il n'a pas droit à l'appellation pour cause d'équilibre naturel atteint vers 10,5°, là où il aurait fallu le maintenir au dessus de 14°. Beaucoup de sucre, donc, une grande concentration, mais un équilibre de fou qui se fond dans les notes d'abricot et de safran du dessert. Une petite merveille!

 

- Café et quelques gourmandises: oui, aussi.

 

 

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Et puis, il y a bien eu aussi un petit after du côté des Jardins de Saint-Vincent, mais il était déjà tard.

 

En toute discrétion, Julien Labet a pris de la hauteur. Sa terre, c'est notre ciel, et il s'affirme très certainement comme l'un des plus grands vignerons jurassiens actuels. Cette magnifique soirée en fut la preuve formelle et il eût été dommage de la manquer...

 

Olif


Michel Gahier, discrétion assurée…

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Montigny les Arsures, capitale du trousseau. L’eau y est potable, à consommer avec modération. À quelques pas de la célèbre fontaine, le trousseau l’est encore plus. Du trousseau potable, à boire avec tout autant de modération, mais beaucoup plus de plaisir, on en trouve chez Michel Gahier, vigneron discret, qui cultive ses grands vergers à l’écart du cirque médiatique. La discrétion n’empêchant pas le caractère, le vigneron ne s’en laisse pas conter pour autant. Formé à la bonne école de Jacques Puffeney, célèbre vigneron de Montigny, Michel Gahier est un homme de convictions. Même s’il ne les affiche pas toujours. Appliquant les principes d’une agriculture biologique depuis de nombreuses années, il ne s’est jamais engagé dans la voie d’une quelconque certification parce que le cahier des charges pour l’obtenir n’est pas assez strict à ses yeux. Son Gahier des charges à lui inclut des procédés de vinification qui refusent bon nombre d’artifices. Notamment le soufre, même s’il ne fait pas non plus partie du mouvement des vins dits naturels. Oui, le soufre. Pourquoi en ajouter quand on peut s’en passer ? Cela suppose évidemment une viticulture minutieuse et exigeante, mais aussi de grands talents de vinificateur. Depuis de nombreuses années, ses vins de trousseau n’étaient plus sulfités. Plus facile à mettre en pratique avec les cépages rouges.  En 2009, Michel a décidé de s’en passer aussi sur la cuvée Les Follasses, l'Arbois chardonnay d'entrée de gamme qui revendique désormais sa parcelle d'origine. Résultat: un vin d’un éclat inégalé, d’une grande pureté d’arômes et à la belle minéralité. Une minéralité encore plus marquée sur Les Crêts 2007, au caractère bien tranchant. En préambule, un Arbois 95 d'entrée de gamme nous avait enivré de ses parfums d'orange confite et épaté par se fraicheur et sa jeunesse. Avec La Fauquette 2007, chardonnay élevé sous voile, place au registre oxydatif, qui apporte finesse, profondeur et complexité à cette cuvée devenue mythique pour certains. Longue finale sur les épices, particulièrement savoureuse. Le millésime 2005, toujours pas commercialisé, se remet tout doucement en bouteille d'un passage difficile. Marqué par une pointe d'acidité volatile en train de s'affiner, il possède la rondeur et la richesse du millésime, et le temps devrait lui faire acquérir une dimension supplémentaire.

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Le Vin jaune 2002 inflige une véritable claque au palais. Pourtant, malgré un taux d'éthanal élevé, il ne "claque" pas comme le Jaune arboisien standard. Tout en finesse et en complexité, sur les épices douces, il étire sa longue finale sur de délicieuses notes oxydatives. À titre comparatif, un 1992, débouché à la volée, révèle toute sa complexité, après un premier nez fugace sur la croûte de fromage: miel, orange confite, épices douces...

Côté rouge, Michel Gahier confesse un penchant pour le trousseau, même s’il possède également un peu de ploussard. Le Clouzot 2010, c'est du trousseau qui fait glou. Glou glou, même. Plusieurs fois de suite. Un régal! Dans ses grands vergers, la vigne a remplacé les arbres fruitiers. De vieilles vignes qui produisent un vin de trousseau haut de gamme, ne craignant pas d’affronter les années. Particulièrement éblouissant en 2003 (quoique un peu atypique), 2005 et 2007, l’Arbois Grands Vergers est une cuvée à rechercher en priorité. Le 2010, prélevé sur fût, se goûte sur un fruit gourmand et devrait bientôt être mis en bouteilles. Le 2009, plus riche  et concentré, est taillé pour une grande garde. Le 98 est toujours d'une jeunesse et d'une fraîcheur remarquables. À côté, le 2000 parait un petit peu plus évolué.

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Le célèbre viaduc ferroviaire de Montigny, qui habillait jusque-là les bouteilles du domaine, a été contraint de laisser la place à un étiquetage plus sobre, à l’image de celle du vigneron. Ses vins peuvent néanmoins être bus à discrétion, en plus de la modération.

 

Olif

Vinéa 2011: de l'eau et du vin suisses...

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Vinéa 2011, c'est déjà fini. Si le grand salon "plein air" des vins suisses a une nouvelle fois battu son plein, la pluie s'est invitée en dernière minute, et de façon plutôt continue le dimanche, alors que la manifestation avait plus l'habitude des orages de 17h30 venant nettoyer les trottoirs de Sierre des derniers buveurs dégustateurs et de quelques crachures sur le bitume. L'eau tombée du ciel n'a finalement pas réussi à diluer le vin ni le succès de Vinéa. En quête de reconnaissance sur le plan international, la Suisse viticole s'affiche en grand et n'hésite pas à se frotter au reste du monde dans des concours de dégustation, tel le Mondial du Pinot noir qui s'est déroulé ici il y a très peu de temps, et dont les vins médaillés ont été proposés en dégustation publique le vendredi soir. Un évènement planétaire à la gloire du cépage, même s'il faut parfois bien chercher le terroir derrière.

 

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Distinguée cette année, la cave des Vins des Chevaliers de Salquenen est une cave historique où l'on ne vendange pas pourtant en armure. Reprise en 2008 par Patrick Z'Brun, juste après son ascension de l'Everest, elle se donne les moyens de ses ambitions et a été l'hôte d'honneur de Vinéa, en compagnie, entre autres, des vins de Sicile et des Lauriers d'Or Terravins, qui organisaient pour l'occasion une dégustation exceptionnelle de Dézaley, à laquelle nous n'aurons pas eu la possibilité de participer.

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À Sierre, les histoires gastronomiques les plus de Courten sont les meilleures, c'est bien connu. À l'occasion d'un repas mémorable à l'Hôtel Terminus, s'il fallait ne retenir qu'un mets, qu'un vin et qu'un accord pour faire bref, ce serait ce bar de ligne rôti aux saveurs méditerranéennes, cuit à la perfection, et la Petite Arvine 2010 de Thierry Constantin, d'une droiture remarquable. Comme un instant d'éternité gustative...

 

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La bouteille du week-end sera pourtant, sans nul doute possible, cet Ermitage les Chapelles septante-neuf (79, je précise juste à l'usage des Français ne parlant pas suisse couramment) de la cave Provins Valais, l'une des cuvées de cette célèbre et réputée coopérative, collectionneuse de vieux millésimes, bouteille appréciée la veille autour de fromages valaisans de premier choix. Une évolution remarquable, avec des notes de rancio et de noisette au nez, mais une bouche encore extraordinaire de fraicheur, de tension et de longueur. Le 95, goûté au préalable, fut également parfait, donnant un aperçu du potentiel de longévité de la marsanne sur des terres qui lui conviennent. Le Valais en fait indiscutablement partie.

 

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Dernière petite épreuve, avant une ultime raclette pour la route, la dégustation de 4 séries de cépages internationaux, dans laquelle il s'agissait d'essayer d'identifier la provenance des vins et de reconnaitre notamment leur origine helvétique. Chardonnay, sauvignon, merlot et enfin syrah, un exercice ludique mené tambour battant par Thomas Vaterlaus et François Murisier, dont les résultats furent particulièrement intéressants et instructifs, les vins helvétiques se retrouvant régulièrement identifiés par la majorité des dégustateurs, tout comme les autres vins, d'ailleurs. Un début d'identité qui me semble pourtant plus lié aux habitudes d'élevage qu'à une véritable notion de terroir.

 

Olif

 

P.S.: Vinéa 2011 aura été également l'occasion du premier congrès improvisé et non officiel de blogueurs officiellement non retenus par le B&D. Nul doute que de cette rencontre entre Laurent Probst, Hervé Lalau, Anne Serres et moi-même, ici présent, devraient sortir de grandes choses pour les décennies à venir. J'en connais qui n'ont qu'à bien se tenir...

 

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De gauche à droite, Hervé Lalau et Laurent Probst. Anne Serres, excusée, s'est absentée 5 minutes pour aller faire les soldes dans le magasin au fond, avec le petit lapin sur le store.

 

P.S.2: d'autres tranches de raclette valaisanne à venir dans les jours prochains, pour ceux qui auront encore de l'appétit...

Clavau: “itinéraire bisse” in Wallis

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When the crowd gathers on highways Helvetic jamming in the valley of Wallis, try an alternative route on the heights (“itinéraire bis” in french). Clavau is a good one because it winds between the walls, along the “Bisse du Clavau” in the heart of the vineyards Gilliard, Bonvin and Varone.
 

 

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It should be noted that the Clavoz and Clavau are two possible spellings of this microchannel named “bisse” and created, among others in the fifteenth century, by a cunning Bisson (like “Bison fûté”, an indicator of road traffic in France), to irrigate the plains from the mountains of Wallis. There are sometimes dizzying in steep wall and not for the fearful Dutch woman, used to rope up to cross the towpaths of Amsterdam. Historically, the vineyard was originally colonized the hillsides to make way for vegetable crops in the valley. The land has been shaped, as the slope was steep and dry stone walls, sometimes monumental, were created to allow the soil to resist erosion. Here they sometimes reach 16 meters high and it is the highest in the world. Surprisingly, it took no less than three hectares of walls to allow the operation of only 3 hectares of vines ..! Awesome! "God made the slope, but we have made it useful” has very wisely pointed out CF Ramuz, before rushing straight into the wall, a couple of centuries ago. Titanesque work undertaken at the end of the nineteenth century are now walking itinerary for the wine tourists or journalists and œno-bloggers on a spree.

 

 

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Along the “Bisse” there are a lot of huts named “guérites”, initially dedicated to storage of winemaker’s tools and now transformed in supplies stands. La Guérite Brûlefer, suspended above the Bisse, offers the weary and thirsty walker an oasis in the heart of the vines. Brief menu with regional specialities and good wines, from Domaine Bonvin, to get back in shape for the road in the middle of the ride. Christophe Bonvin, ex Swiss international footballer, author of two goals and one decisive pass at Anfield Road with the FC Sion (many years ago, but it seems it was yesterday when he told us), now executive assistant to Charles Bonvin’s Vineyards (more premeditated winegrower’s name is not possible), knows how communicate and always shot full frame.

 

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Along with Rose-Marie and Marie-Rose, a real pair of twins with interchangeable glasses, Christophe Bonvin sees far and knows how to entertain visitors.

 

 

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When you take the road along the Bisse, towards St. Leonard, you arrive in a space neurosensory outdoors in the middle of the estate vineyards Varone. After a short climb from the ranks, where everyone is encouraged to see, feel, touch, taste, you arrive finally at the Cube, guarded by a pretty and friendly Cerberus, true oxymoron, which encourages to drink and finally eat something. The Cube is a designated and redesigned hut, in which no more tools are stored but serves as a pantry ...

 

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... space-tasting food and wine, opened in summer on weekends only, weather permitting. No other choice because the tables are laid out. For this reason, it's best to book in advance and ask about meteorology. Wine tourism initiative as we'd like to see more often, culminating in that day with an espuma of cheese, gelly of chasselas wine, the kind of food that would be turning in his grave any Wallis man, but deserves just for repeating the course along Bisse de Clavau.


Bisse and love,



 Olif

Clavau: itinéraire bisse en Valais

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Lorsque la foule se presse sur les autoroutes helvétiques, s'embouteillant et bouchonnant dans la vallée du Valais, rien ne vaut un itinéraire bisse sur les hauteurs. Celui-ci le Clavau bien, puisqu'il serpente entre les murs, le long du bisse du Clavau, au cœur des vignobles Gilliard, Bonvin et Varone.

 

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Il convient de noter que le Clavoz et le Clavau sont les deux orthographes possibles de ce micro-canal créé, parmi tant d'autres, par un certain Bisson fûté, au XVème siècle, pour irriguer la plaine du Valais depuis la montagne. Certains sont parfois vertigineux, en paroi abrupte, à déconseiller aux Hollandaises craintives habituées à s'encorder pour sillonner les chemins de halage d'Amsterdam. Historiquement, la vigne a initialement colonisé les coteaux pour laisser la place aux cultures maraichères dans la vallée. Le terroir a été façonné, tant la pente était raide, et des murs en pierre sèche, parfois monumentaux, ont été créés pour permettre au sol de résister à l'érosion. Ici, ils atteignent parfois 16 mètres de hauteur et ce sont les plus hauts du monde. De façon surprenante, il a fallu ni plus ni moins que 3 hectares de surface de murs pour permettre l'exploitation de seulement 3 hectares de vignes..! Impressionnant! "Le Bon Dieu a fait la pente, mais nous, on a fait qu'elle serve!" a fort intelligemment fait remarquer C.F. Ramuz, avant de foncer droit dans le mur il y a une paire de siècles. Les travaux titanesques entrepris à la fin du XIXème servent désormais d'itinéraire de randonnée à l'œnotouriste qui s'ignore ou aux œno-blogueurs en goguette. 

 

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Le long du bisse fleurissent les guérites, intialement dédiées au stockage des outils du vigneron et désormais vouées au ravitaillement. La Guérite Brûlefer, suspendue au dessus du bisse, propose au marcheur harassé et assoiffé un oasis au cœur des vignes. Courte carte de spécialités valaisannes et bons vins, ceux du domaine, pour se remettre en forme pour la route, en plein milieu de la randonnée. Christophe Bonvin, ancien footballeur international suisse, auteur de 2 buts et d'une passe décisive à Anfield Road avec le FC Sion (il y a quand même des lustres de cela, mais c'est comme si c'était hier quand il le raconte), désormais adjoint de direction à la maison Charles Bonvin, au nom plus prémédité que ça tu meurs, sait s'y prendre en matière de communication et tire toujours en plein cadre.

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En compagnie de Rose-Marie et Marie-Rose, véritable paire de jumelles interchangeables, Christophe Bonvin voit loin et sait recevoir les clients.

 

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Lorsque l'on reprend sa route le long du bisse, en direction de Saint-Léonard, on parvient dans un espace neuro-sensoriel en plein air, situé au milieu des vignes du domaine Varone. Après une courte ascension entre les rangs, où l'on est incité à voir, à sentir, à toucher, à goûter, on parvient enfin au Cube, gardée par une jolie et sympathique cerbère, véritable oxymore qui nous incite enfin à boire et à manger quelque chose, ce n'est pas trop tôt pour qui s'est embarqué sans biscuit. Une guérite designée et réaménagée, dans laquelle on ne range plus les outils mais qui sert également de garde-manger...

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... un espace-dégustation, mets et vins, ouvert grosso modo en été le week-end, uniquement par beau temps, ben oui, pas le choix, on mange dehors, et, en plus, il vaut mieux réserver. Une initiative comme on aimerait en voir plus souvent, avec en point d'orgue un espuma de raclette sur une gélification de fendant, le genre de truc qui ferait se retourner dans sa tombe n'importe quel valaisan pur et dur, mais qui mérite, rien que pour cela, de bisser le parcours.

 

Bisse and love ... et Großes bisses du Valais,

 

Olif

 

Recherche banane désespérément...

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©Gotlib et Alexis, Cinemastock (un monument de la BD paru chez Dargaud, dans un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître)

 

Une bête et classique histoire de fous avec une banane dans l'oreille, voilà qui résume, de façon imagée, toute la problématique du Beaujolais nouveau, qui a une banane dans la bouteille depuis la généralisation de l'ensemencement des cuves par la levure 71B. Ou comment un vin de soif, censé être franc et festif, qui a longtemps boosté les ventes de beaujolais (en nivelant malheureusement par le bas), a perdu le raisin en route pour vouer un culte aux arômes artificiels de bonbons acidulés parfumés à la banane.

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En quête de rachat, le Beaujolais nouveau a maintenant du mal à se détacher de ces poncifs qui ont la vie dure et n'en finissent plus de glisser des peaux sous les pieds des bons producteurs qui ont décidé de ne pas se mettre au régime. Enquête sur place par notre envoyé spécial en Beaujolais, chez une poignée de vignerons triés sur le volet, à la recherche de la banane en voie de perdition, c'est désormais une certitude.

 

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Tout a commencé sur les coups de 11 heures du matin à Faudon, lieu-dit de Vauxrenard, chez Michel Guignier, absent mais excusé. Une bande de rockers gominés, en chemise à fleurs, accompagnés des toutous à leur mémère (et de mémère aussi, évidemment), débarque à l'improviste pour tâter du vin bio, parce que le bio, en Beaujolais, c'est exotique, tout juste si on sait que ça existe. Du Bojo, qu'ils veulent, mais pas du nouveau, parce que le nouveau, ça sent la banane. Toujours! Bon, pas là, à première vue ni première odeur, d'accord, mais, ça va venir, au fond du verre, si si, vous allez voir. Tiens, non! Pas de ça ici, Monsieur. No banane. Des arômes de petits fruits rouges si vous voulez, mais surtout, du vin, 100% raisin. Le Nouveau s'appelle Festivitas, c'est un Villages. Parfait pour attaquer les festivités. Un Bojo tout court a même été produit, en plus petites quantités. Il s'appelle La R'vole, du nom du repas de fin de vendanges. Après quelques années de disette et de tout petits volumes, 2011 redonne le sourire au vigneron de Faudon, en quantité comme en qualité. Faut juste les vendre, maintenant, ces pinards. Bons comme ils sont, ça ne devrait pas être trop difficile... Mais pour la banane, il faudra repasser.

 

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Suite du périple, toujours à Vauxrenard, au domaine des Côtes de la Molière, chez Isabelle et Bruno Perraud. Tous les 2011 ne sont évidemment pas des vins nouveaux, ils se pavanent encore en cuve, en barrique ou en fût de bière. Le P'tit Poquelin devrait bientôt s'émanciper, pour permettre d'attendre gentiment que le grand frère ait terminé de cuver. Ivrogne, va! Ce ne sera pourtant pas un nouveau, la campagne primeurs est définitivement close à Vauxr'nard depuis longtemps. Deux versions ici aussi, un Villages et un Bojo. Du raisin dans les deux cas, brut de cuve. Il y a bien eu comme un petit goût de banane à la Molière, mais c'était au dessert. Ça ne compte pas...

 

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Non mais laissez Isa manger sa banane...

 

Quittons Vauxrenard et son beau soleil, pour replonger dans la brume de la vallée de la Saône. À Fleurie, le soleil a fini par percer. Vais-je enfin toucher au Graal? Au Château des Bachelards, le châtelain prend le temps de vivre. Il a un rudement beau chai. D'ailleurs, c'est aussi son nom.

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Lilian Bauchet n'est pas un homme pressé. Il a restauré son vieux pressoir carré à l'ancienne pour regarder ses jus s'écouler pendant une douzaine d'heures, là où un Vaslin torcherait la besogne sans avoir le temps de dire ouf, au plus grand bonheur de n'importe quel informaticien. Tandis que le vrai vigneron, lui, préfère faire les choses en douceur. Même si une équipe de rugbymen est requise pour faire tourner les poignées.

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Après avoir goûté deux ou trois impeccables petits jus en cuve ou en fût, pas encore tout à fait finis, mais qui se laissent déjà bien approcher, la banane espérée va peut-être s'offrir à nous?

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Est-ce du Bachelard ou du cochon? Ceci n'est pas une étiquette de Beaujolais nouveau. Un beau vin, plein, rond, qui gagnera probablement à être attendu quelques mois, mais que tout le monde va s'arracher et siffler en moins de temps qu'il n'a fallu pour le presser. Est-ce seulement du Beaujolais nouveau, aussi? Magritte, quand tu t'agrippes... C'est du vin, tout simplement. Et ce n'est pas une banane.

 

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Beaujolais nouveau, je t'aime, un peu, beaucoup, passionnément, à La Fully. Cap sur Blacé, pour une ultime étape chez Céline-Audrey Vermorel, au domaine de La Fully. Un domaine en pleine restructuration, avec Céline-Audrey qui prend son envol dans les Charmilles, sous l'oeil bienveillant du paternel Patrick. Le Villages nouveau fait dans le mauve, il ne demande qu'à être bu, mais la banane ne pousse pas sur les Charmilles, terre de bons vins, dans la lignée de ceux des terres de La Fully.

 

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En guise d'épilogue, Prologue, de Christian Ducroux. Du nouveau qui n'en a ni l'air ni l'étiquette. Trop bon fut l'avis unanime, alors qu'il était dégusté à l'aveugle complet. Et toujours pas une once de banane.

 

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 Non, mais laissez-moi ...! (Celle-là, je ne peux pas m'en empêcher)

 





Olif

 

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P.S.: ce week-end sera particulièrement chaud à Lyon et le Beaujolais (entre autres) devrait peut-être même couler à flot. Chez Vercoquin, d'abord, le samedi 19, puis au Salon des Débouchées le dimanche 20. Il ne va pas falloir manquer ça!

 

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- P.S.2: la banane, j'aime bien, notamment flambée au rhum avec sa glace au pain d'épices, comme sait si bien la préparer Marc Faivre du Bon Accueil, mais jamais dans mon Beaujolais, hein?


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Le Côte Rôtie nouveau est arrivé

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Il n'y a pas que le Bojo, dans la vie. Faudrait voir à ce que le gamay ne truste pas toute l'actualité vinique du mois de novembre, surtout qu'on a commencé à en parler tôt, cette année. Au sud de Lyon, ex-capitale des Gaules, le gars gamay replie ses gaules et la syrah est roi ou reine. Elle se fait patiemment rôtir sur la Côte et les terroirs pentus d'Ampuis pour donner naissance à des vins de grande renommée. À Verenay, au domaine Clusel-Roch, en agriculture biologique certifiée, les vins sont taillés dans le roc. Et pas difficiles à écluser.

 

 

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C'est parti pour une petite visite des caves et une dégustation en compagnie de Gilbert Clusel, tandis que Brigitte Roch batifolait en salon du côté de Bordeaux. On commence par les 2011. En fût, évidemment. Le Côte Rotie de l'année n'est pas encore tiré. Superbe millésime à venir, avec un joli fruit sur toutes les cuvées, et une première approche d'un nouveau terroir revendiqué depuis maintenant trois ans: Viallière. Les différents fûts destinés à la Cuvée classique sont goûtés séparément. Très instructif.

 

2010 possède une dimension supérieure, du fait de l'année supplémentaire en fût, mais ça se goûte plutôt bien. La trame de Viallière se retrouve déjà nettement et Les Grandes Places sont déjà bien en grande place. Belle Cuvée classique, assemblée à la pipette dans le verre.

 

Retour au caveau, pour découvrir 2009 en bouteille, actuellement à la vente, avec, en préalable, Galet 2010, du gamay lyonnais bien structuré. Très beau millésime que ce 2009, dans le genre riche et opulent. Viallière a commencé sa vie autonome cette année-là et sa trame minérale se retrouve déjà nettement, dans la lignée des deux millésimes plus récents dégustés au préalable. Un terroir coup de cœur, que d'autres vignerons commencent également à isoler.

 

Olif

En attendant Joachim...

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Le 15 décembre 2011, dans la Combe de Rotalier, en attendant le passage de la tempête Joachim, personne ne vous entendra crier. Gros coup de vent annoncé, neige en moyenne montagne, faudrait pourtant pas trop tarder à rentrer, avant que les routes de montagne ne deviennent impraticables. Advienne que pourra! Difficile de faire court, quand il s'agit de déguster en compagnie de Fanfan Ganevat. Pas la peine de mettre un pied dans la Combe si t'es pressé. Parce qu'il est dur de ne pas goûter à tout, ou presque. Quand la pipette commence à chauffer dans les mains de Fanfan, elle ne s'arrête plus. D'autant plus que le millésime 2011 s'annonce "de toute beauté". Qualité, comme d'habitude, et quantité, enfin un peu plus que d'habitude. Mais des vins qui ne seront pas forcément plus faciles à trouver, tant la demande est ici pressante. Pour preuve, l'allocation à destination de la Belgique a été considérablement réduite. Le marché chinois se serait-il déjà positionné?

 

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Podverdeke! Évidemment que c'est une zwanze, une fois! Je ne voudrais pas me fâcher avec mes amis Belges. La vraie commande est là, et c'est un complément, je sais que certains ont déjà été servis.

 

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Mais, après l'inspection des bordereaux d'expédition, le plus important restait à faire. Goûter à un ou deux vins, en commençant par le poupin 2011, toujours dans son couffin. Rien que du fruit pour se faire la bouche. Pas la peine d'essayer de nous rouler dans l'enfariné, Fanfan, il est clair qu'il n'y a pas que du chardonnay dans cette cuvée. Mais aussi quelques grains de ce vieux cépage honni, dont il reste quelques pieds de ci de là, et dont l'immense mérite est d'apporter de l'acidité et de la fraîcheur là où il en faut.

 

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Depuis qu'il est devenu héros de papier, dans la bande dessinée d'Étienne Davodeau, Fanfan donne dans le phylactère. Il fait aussi des bulles, à l'occasion, mais celles-ci se boivent, quand elles ne vous explosent pas à la figure. Quant aux autres blancs 2011 ils sont déjà quasiment tous au propre et au clair, ce qui n'est pas habituel à cette saison. Grusse en Billat, Chalasses, Grands Teppes goutent déjà bien, chacun dans leur style. L'effet terroir est désormais imparable, y compris sur En Billat, qui ne possède pas le même passé biodynamique que les deux terroirs vedettes de Chalasses et Grands Teppes.

 

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2011, grand millésime en perspective, en rouge notamment, avec un jus de trousseau somptueux, couleur groseille. Petit degré, grande buvabilité, caractère épicé et tanins juteux. À se demander s'il ne faudrait pas le mettre en bouteilles dès maintenant... Le pinot noir Julien Chalasses goûte curieusement comme un beau grenache, tandis que le fût de En Billat pinote joliment. L'assemblage des deux devrait faire fureur, à la mise.

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2011 supérieur à 2010? J'en ai bien peur. Pourtant, la barre a été placée haut. Éloquent tour de caves, avec des vins qui se présentent sous un jour très séducteur, même à la tombée de la nuit. Les Chalasses remportent la palme, avec des VV 1949 radieuses et des Marnes bleues qui transcendent le savagnin. De très grandes bouteilles en perspective pour l'année prochaine. Ce n'est certainement pas Schiste, le braque de Weimar un peu fou, qui dira le contraire. Hein, Roger?

 

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Et puis, cet exceptionnel et ultra-confidentiel Jaune 2003, qui vient d'être soutiré et qui devrait être mis en clavelin prochainement. Un nez oxydatif exponentiel au dessus de la cuve et une bouche nette, ronde et fruitée, du concentré de sotolon qui éclipse totalement l'éthanal. Et enfin ces deux petites douceurs extraordinaires dont il vaut mieux ne pas parler, tant il y en aura peu. Équilibres de fou pour des vins passerillés, avec une acidité phénoménale qui laisse glisser fraichement mais voluptueusement la grande concentration et la richesse en sucre.

 

Il fallait rentrer avant la tempête, mais Joachim a pris son temps. Nous aussi, du coup, on n'allait pas passer en coup de vent. Autour d'un casse-croûte improvisé mais bien garni, Chalasses et Grands Teppes 2009 se sont invités à table, rapidement suivis par les rouges 2010, Julien un cran au-dessus des autres, très certainement. Et puis, avec le dessert, un verre de Kriek Lambic Cantillon, c'est bien que les échanges jurassico-belges fonctionnent dans les deux sens. Bon, cette fois, il faut vraiment y aller. Bye la Combe, on y reviendra avec plaisir quand les jours seront plus calmes et plus longs.

 

 

Olif


La Gercée du Vin jaune

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Tout le monde l'a sur le bout des lèvres, c'est demain et c'est à Ruffey sur Seille que ça va se passer. Ça risque d'être chaud. Frette, aussi, un peu. Pas besoin de glaçon dans son petit jaune, il va plutôt s'agir de souffler dessus pour qu'il se réchauffe.

En TER, à pied, à raquettes, en voiture, les amateurs d'oxydation ne vont pas se ménager pour parcourir les rues de Ruffey, qui accueille la nouvelle édition de la Percée du Vin Jaune. Le Blog d'Olif va sortir les moufles et le passe-montagne avant de tenter de se frayer un chemin au milieu de la foule chaleureuse autant que chaudement vêtue. Allemands en short s'abstenir, pour une fois.

 

 

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Et pour tous ceux qui n'ont jamais franchi la Seille à Ruffey, le petit plan idéal pour les aider à s'y retrouver:
 

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Ne me remerciez pas, c'est tout naturel. Je l'aurai aussi dans la poche.

 

Olif

Le froid sibérien réussit sa Percée dans le Jura

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Une Percée qui restera certainement dans les annales comme étant la plus froide à ce jour. Ne pas se fier au ciel bleu ou au grand soleil qui rayonnait. Ruffey sur Seille avait convié la Sibérie comme invitée d'honneur de la 16ème Percée du Vin Jaune. Le froid transperçant n'a toutefois pas altéré l'enthousiasme des organisateurs, ni celui des participants. Le vin jaune, ça réchauffe les cœurs!

 

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C'est une tradition, la première animation autour de la Percée, c'est le clavelinage. Un concours de dégustation autour du Vin jaune, où différents jurys considérés comme des experts, décernent des bons points aux vins qui sont sortis du lot et apparus comme les meilleurs ce jour-là. 

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"In flavo vino veritas". La doublette franco-belge d'IVV et des 5 du vins ne pouvait pas copier l'un sur l'autre, ils ne se trouvaient pas à la même table.

 

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Vin jaune et société, en compagnie de Marie-Christine Tarby-Maire.

 

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Wink Lorch, grande voyageuse ancrée en Savoie, a claveliné les vins jaunes de montagne et de forte pente.

 

La dégustation est un art difficile, notamment pour les aveugles, mais aussi pour les agueusiques et les cryoanesthésiés des papilles et/ou du bulbe. Après ce tour de chauffe, qui a vu une vingtaine de clavelins récompensés, place à un premier tour de froid dans les rues de Ruffey.

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Les verres attendent sagement d'être adoptés par les premiers arrivants. Les caveaux de dégustation ouvrent à midi pile et cela reste quand même le meilleur moment pour approcher les vignerons, à défaut de pouvoir goûter à leurs vins dans de bonnes conditions. Légèrement excentrés, dans le cadre superbe du Prieuré Saint-Christophe, Jean-Michel Petit, Laurent Macle et Nicole Deriau, du domaine de Montbourgeau, sont dans les starting-blocks pour la venue des premiers Perceurs et Perceuses.

 

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Bonnet indispensable cette année. Et je voudrais bien le même pour faire la Transjurassienne, tiens! Côté vins, des choses plutôt très intéressantes, qu'il faudra redéguster à température idéale, c'est à dire ni trop froid, ni trop chaud (oui, c'était possible, lorsque le clavelin avait séjourné trop longtemps à côté du radiateur), notamment le Chardonnay Jurassique et le Savagnin Les Terrasses 2010.

 

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Difficile de parler des vins de Laurent Macle, conservés bien contre son gré dans un frigo géant où tout le monde se tenait debout à l'intérieur. Le Château Chalon 2004 est pourtant une superbe réussite qui méritera d'être regoûté devant la cheminée.

 

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Ambiance un chouïa moins frisquette chez Nicole Deriau, au domaine de Montbourgeau. Sur le beau terroir de L'Étoile, l'oxydatif est roi et les vins dégustés possèdaient beaucoup de finesse d'expression. Une cave très fréquentée par les blogueurs, et même par le Bicéphale buveur, reconstitué pour l'occasion. On viendra probablement y jouer les stars à l'occasion.

 

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À  deux pas de là, deux Bourguignons frigorifiés, l'un au pinceau, l'autre au stylo, buvaient des litres en faisant plein de ratures. Pas facile de dédicacer avec des moufles, tout en alimentant régulièrement le poêle. "Litres et ratures", quand les écrivains parlent du vin... pendant que d'autres le font ou le boivent.

 

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Entre vente aux enchères raisonnable et concours de cuisine autour du vin jaune, avant la grande cérémonie abrégée du dimanche matin, la Percée de Ruffey, à part celui de la température la plus basse jamais enregistrée, n'a pas pulvérisé les records de la précédente édition arboisienne, en terme de fréquentation et de buzz médiatique, loin de là. Mais le Vin jaune, c'était pourtant par là, et la fête a été jolie, conviviale et agréable, comme à l'accoutumée. Tout juste quelques évacuations sanitaires pour hypothermie ont été signalées, sans abus de boisson. L'année prochaine, par là, ce sera direction Voiteur. Les 2 et 3 février 2013. On suivra volontiers la pancarte qui y conduit, une nouvelle fois.

 

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La Percée à Ruffey? Le froid lui seyait bien.

 

 

Olif

Chaud et froid au pays des Poyeux...

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Vendredi 27 janvier, 16 heures, sous un soleil radieux. 12°C à Varrains, tee-chirt de rigueur. Une température à se réfugier dans une cave troglodytique. Chez Antoine Sanzay, par exemple. À droite au feu, sauf si on arrive par derrière. Merci GPS.

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Derrière le fût, le chien veille. Un bon toutou, pas méchant pour un sou. L'Ami Chenin était passé par là, apporter un morceau de Comté en provenance d'un bon fournisseur. Faut-il que j'aie l'odorat fin... À défaut de Château Chalon, cela appelait un joli verre de Salles-Martin 2011, tiré sur fût.

 

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Oui, du chenin, il n'y a pas que le savagnin dans la vie. Dans les magnifiques caves troglodytiques du domaine, au pied du four à pain endormi, à l'intérieur de ce qui fut une pièce de séjour dans des temps très lointains, comme en témoigne le lit à étage creusé en hauteur à même le tuffeau, des fûts reposent. Le fleuron du domaine, c'est sans contestation possible ces Poyeux, dégustés sur 3 millésimes, de 2011 à 2009, le dernier en bouteille. Les Poyeux d'Antoine Sanzay ne sont pas complètement superposables à ceux des Frères Foucault, du Clos Rougeard, question de sol. Mais ce sont bien des Poyeux. À part entière depuis 2008, millésime à partir duquel l'ancienne cuvée Expression a été jugée apte à revendiquer son origine précise. Expression, ça leur convenait bien, d'ailleurs, comme nom, tant ils s'expriment dans la netteté et la précision. À terme, c'est à dire bientôt, en 2014, Antoine va récupérer l'ensemble des cuvées qu'il laisse par contrat à la coopérative. Ce qui devrait considérablement augmenter les volumes disponibles.

Mardi 31 janvier, 9 heures du matin. -1°C à Chacé, petite neige, doudoune de rigueur. Une température à se réchauffer par un petit tour de cave au Clos Rougeard. Poyeux 2011, juteux et superbe, Bourg, Brézé, Coteaux de Saumur, dans des millésimes jeunes ou plus anciens, avant que Nady Foucault ne manque gentiment, je le précise, de me chasser de Chacé. "Pas de photo!", nous a-t-il dit en substance. Juste une petite, quand même, non?

 

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Heureusement, la bouteille était déjà vide. En espérant que ça ne m'empêche pas de revenir au Clos Rougeard...?

 

Olif

Le nez dans le bleu

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Retour gagnant pour Le nez dans le vert, mais aussi dans le bleu, pour cette deuxième édition quasi-estivale, qui vient tout juste de se terminer au Château de Gevingey. "Le plus beau des salons de vins, il se trouve dans le Jura", pouvait-on entendre de la bouche de connaisseurs rompus à la pratique de ce genre d'exercice. La concurrence du grand raoût biojolais (Beaujoloise, Biojolaise, Beaujol'Art), généralement très prisé, n'a pas trop pénalisé les Jurassiens, au contraire. Un Jura triomphant, même quand il revendique à juste titre une défaite. Certains l'ont même privilégié, n'hésitant pas à franchir des milliers de kilomètres depuis le grand Ouest, tandis que d'autres ont couplé les deux salons en venant dans le Sud-Revermont le dimanche. La légère baisse d'affluence constatée serait plutôt du fait des particuliers, sans doute attirés par les premiers barbecues estivaux dominicaux de ce printemps 2012. En mars, depuis quelques années, il fait très très bieau dans le Jura, il faut dire.

 

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Les joyeuses colonies de vacances des vignerons bios jurassiens


Pour en revenir au salon proprement dit, l'alternance Nord-Sud a permis à bon nombre de personnes, visiteurs comme exposants, de découvrir le superbe Château de Gevingey, un centre de colonies de vacances, propriété d'un banquier, très fonctionnel et adapté à recevoir ce type d'évènements, même si c'est la première fois qu'il est utilisé pour une manifestation publique. Répartis dans deux salles quasiment de plein pied, les vignerons ont pu faire bénéficier les visiteurs de conditions de dégustations exceptionnelles. Beaucoup de bons vins, de beaux vignerons et de belles vigneronnes. Et plein de nouvelles têtes de jeunes vignerons avec des promesses non électorales dans leurs bouteilles.

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Les deux plus beaux crânes du salon avaient de jolies choses à faire goûter, dans le genre retour aux fondamentaux. Mention particulière à J'en veux 2011, cuvée rouge de vieux cépage signée Fanfan Ganevat, et au Poulsard du D.D. 2011, une vinification de poulsard à l'ancienne, par Stéphane Tissot, un bien bel hommage filial au Dédé paternel. Un vin qu'il faudra privilégier en magnum tellement c'est glou. A table avec Léandre 2010, autre rouge traditionnel à la façon du grand-père Pignier, reproduisant même l'assemblage de l'époque avec tous les vieux cépages soigneusement préservés, sera le gros coup de cœur de ce salon.

 

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Après ce tour d'horizon des anciens, place aux jeunes, avec une belle dynamique en train de s'installer, mine de rien. Premier coup de cœur pour les vins de Renaud Bruyère, qui développe son propre domaine, en parallèle d'une activité salariée au domaine André et Mireille Tissot et d'accointances avec la famille Houillon. Magnifique trousseau 2011, très beau chardonnay 2011 et époustouflante bouteille PMG sous le comptoir, Les oubliés de Paname, une vendange de chardonnay en surmaturité, des raisins véritablement oubliés par une bande de vendangeurs parisiens un peu brelus (pour ceux qui ne voient pas ce que cela veut dire, c'est du patois franc-comtois).

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Goûter enfin les vins de Kenjiro Kagami, du Domaine des miroirs. Uniquement des vins en cours d'élevage, forcément, 2011 sera le premier millésime. Kenjiro a été à l'école alsacienne de Bruno Schueller et pris sous une de ses ailes par Fanfan Ganevat, depuis son installation à Grusse. Le résultat est dans la lignée de ses mentors, avec de jolis chardonnays, un savagnin particulièrement percutant et un gouleyant poulsard au velouté soyeux. Des vins du Jura complètement débridés, en fait.

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Autre sympathique découverte, Alexis Porteret, du domaine des Bodines. Premier millésime en 2010 et des vins de plaisir. Mention particulière au Trousseau 2011, pas encore totalement en bouteille et toujours sans soufre, ainsi qu'à un Savagnin ouillé 2010 très prometteur, fluide et gouleyant.

 

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33 domaines présents sur les 41 à être en bio dans le Jura, ça commence à faire du monde. Et du beau monde, surtout. Un niveau global relativement élevé, avec beaucoup de vins réjouissants, élaborés par des vignerons talentueux, qu'ils fassent partie des valeurs sûres (Domaine de la Pinte, Julien Labet, domaine de la Tournelle, Philippe Bornard...) ou des p'tits jeunes qui n'en finissent plus de monter (Ratapoil, L'Octavin, Étienne Thiébaud, Géraud Fromont, des Marnes Blanches, Catherine Hannoun, Les Dolomies, Champ Divin...). Impossible de citer tout le monde, évidemment, surtout quand c'est l'heure du cochon.

 

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La pauvre bête a quand même fait long feu, puisqu'il a fallu toute la matinée du lundi pour qu'elle soit cuite à point, avant d'être servie en accompagnement d'une poêlée de vieux légumes.

 

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Le nez dans le vert, dans le bleu, ou dans les effluves de cochon grillé, les vins du Jura se préparent de bien bieaux lendemains...

 

Olif

 

Terres et vins de Champagne 2012: bulles meunières...

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4ème édition du salon Terres et vins de Champagne, et ces drôles de zèbres champenois, des vigneron(ne)s amoureux(ses) de leurs terres, ne sont toujours pas à courts d'idées. La Champagne qui bouge, celle du vin et des terroirs, arborait cette année fièrement un maillot à rayures. Quand ce n'était pas un string ou un écharpe. Il a fallu le voir pour le croire.

 

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En prélude à Terres et vins, les vignerons ont donné du grain à moudre à quelques privilégiés, invités à vagabonder le long de la Marne, sur les traces du meunier. Le pinot, bien sûr, pas celui qui dort. Tous dans le bus, direction la vallée de la Marne, en passant par tous les plus beaux villages champenois du monde, notamment Mareuil sur Aÿ, à l'exception de quelques-uns non situés sur le trajet (Merfy, au hasard). Avec trois haltes désaltérantes du côté de Chavot, Mareuil-le-Port et Œuilly, après l'accueil champenois traditionnel, plein de bulles, évidemment.

 

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À Chavot, juste à côté de l'église, un fossoyeur bigleux a manqué son coup et donné un grand coup de pioche dans les vignes. Mais au grand bal des Quat'z'arts champenois, Aurélien Laherte avait fait les choses comme il faut. Pas de cercueil dans le trou soigneusement creusé au préalable, mais un aperçu du sous-sol champenois crayeux où le meunier se vautre avec délectation, dans la craie, et pas dans la farine.

 

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Arrivés à bon port du côté de Mareuil (pas sur Aÿ, mais Le Port), vue plongeante sur le village de Festigny et sa forêt de chataigniers coiffant le vignoble, avec, dans le verre, deux pinots meunier du domaine Bérèche, l'un clair, l'autre champagnisé. La terre, le vin, les bulles, la Champagne...

 

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Étape suivante, Œuilly, pour un dégorgement d'Antan et dans le sens du vent, au domaine Tarlant. Une véritable leçon, délivrée par un Maître, ravalant définitivement au rang d'amateur les vidéo-blogueurs qui cherchent à faire leur intéressant.

 

 

Goûtée en plusieurs versions, récemment dégorgée ou sur un millésime plus ancien, et en plein vent, la Vigne d'Antan du domaine Tarlant est un véritable hymne au pinot meunier, d'antan comme d'aujourd'hui.

 

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Destination finale de cette randonnée en autocar au cœur de la vallée de la Marne: Fleury la rivière, pour une potée champenoise autour du feu, au milieu des vignes, en musique et au bord d'un étang. Évidemment arrosée de moult flacons de Champagne et Coteaux champenois, de chacun des vignerons de l'association.

 

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Avec quelques raretés liquides particulièrement impressionnantes, comme ce Coteaux Champenois Trépail rouge 2002 de David Léclapart, Minéral 1992 de Pascal Agrapart sur un vieux Comté sorti d'on ne sait où, ou encore ce Marc de rouge de Bouzy 1967 de Benoit Lahaye pour finir de remonter le temps.

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Cette soirée fut également l'occasion de remettre le Prix Terres et vins de Champagne à Jordi Melendo, ambassadeur espagnol du Champagne, qui s'est vu également offrir en cadeau une magnifique bouteille de Cava. Avec quelques bulles champenoises pour comparer, évidemment.

 

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Le lendemain, tout le monde avait rendez-vous au Castel Jeanson pour goûter aux vins clairs 2011 et à leur version champagnisée des millésimes antérieurs. 2011, une année compliquée qui fut plutôt bien négociée par tous ces vignerons soucieux du travail de leurs terres et de la qualité de leurs vins de Champagne. Des vins globalement de belle et bonne qualité, élaborés par des vignerons de plus en plus tentés par la biodynamie pour valoriser leurs sols.

Une sortie champenoise terminée en apothéose par un apéritif crépusculaire en after, sur les toits d'Aÿ, où il ne fallait pas être paresseux pour y grimper. Le (la) Champagne, c'est comme la montagne, ça vous gagne!

 

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Olif

Hock ... c'est bon!

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La première fois que j'ai rencontré Aline Hock, elle présentait son premier millésime du domaine des Mathouans à Olne, en son pays ou presque, aux côtés de Lucien Salani, mosellan beau parleur, grand buveur et bon vigneron aux domaine des Balmettes en Roussillon. Belge d'origine, travaillant loin de la vigne et désireuse d'une reconversion totale, c'est justement en sortant d'une dégustation mémorable et monumentale avec le même Lucien qu'elle a solennellement déclaré: "C'est ça que je veux faire!". Aline est donc devenue vigneronne dans le Roussillon, à Latour de France.

La deuxième fois que j'ai rencontré Aline, elle s'ennuyait ferme en compagnie du même Lucien Salani à un salon bio et bourguignon qui n'a pas tenu toutes ses promesses, en terme de fréquentation. Ce qui a permis aux vignerons de déserter fréquemment leurs tables et d'aller goûter chez leurs confrères. Nul besoin de crier pour qu'elle revienne, Aline fut fidèle à son stand, elle, veillant dans le même temps sur celui de Lulu des Balmettes. J'ai pu ainsi agréablement goûter à ses macabeu, carignan, syrah et grenache. Aline est mutine, elle a décliné son prénom dans plusieurs de ses cuvées: MacAline, AdrénAline et AlineA. Elle n'a pas encore osé jouer avec son nom de famille, et c'est dommage, car il y a du potentiel, sans équivHock. Elle a baptisé ses autres cuvées du nom de leur parcellaire: carignan ou syrah d'En Rouzil, grenache de Coum de l'Houm, carignan de Saint-Martin. Et enfin, elle a habillé ses bouteilles de belles fleurs à l'image des vins, fins et délicats, comme ce Carignan rosé d'En Rouzil 2010 ou le délicieux macabeu floral MacAline 2010.

 

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La troisième fois que j'ai rencontré Aline, c'est chez elle, à Latour de France, à l'heure de l'apéritif. Un apéro débuté tardivement, pour cause de virée vigneronne préalable sur les hauteurs de Trilla, village perdu du Haut-Fenouillèdes et vignoble sauvé en partie de l'arrachage grâce à l'obstination d'un autre vigneron talentueux dont on reparlera plus tard. Lulu n'était pas là, mais Renaud, le compagnon d'Aline, oui. Renaud, quand il n'est pas à la maison, il arpente les vignes du secteur avec son fidèle destrier pour rendre sa noblesse au métier de vigneron-laboureur. Les vieux coopérateurs ont souvent le regard qui brille et plein de conseils techniques à lui donner, quand il trace dans les vignes avec son cheval comtois. Il les écoute, mais fait à sa manière. Normal, c'est lui qui tient la charrue. Une pratique qui revient pourtant en force et rappelle aux anciens le temps d'avant, celui où ils travaillaient leurs vignes artisanalement plutôt que de les mécaniser intensivement. Le temps d'avant l'arrachage, qui prévaut de plus en plus à l'heure de leur retraite. Mais c'est sans compter sur ces furieux passionnés qui se battent pour conserver ce patrimoine végétal, parfois âgé de plus de 100 ans. "On ne pourra pas les sauver toutes!" lâche Renaud, mais on sent bien qu'à chaque fois qu'une vieille vigne peut être reprise, à l'achat ou en fermage, c'est une petite victoire pour tous ceux qui rêvent de ne pas voir ce passé dépérir à petit feu. En plus de labourer les sols des Mathouans, Renaud loue ses services à tous ceux qui souhaitent réintroduire le travail au cheval dans les vignes, dans le cadre d'un projet global précis, et pas seulement pour faire joli ou folklorique. Il y a du travail, pour lui, pour son cheval comtois, et vraisemblablement aussi pour un percheron supplémentaire, va savoir...

 

La prochaine fois que je rencontrerai Aline, ce sera sans doute en France ou en Belgique, dans le vignoble ou sur un salon. Je ne sais pas encore quand, mais je sais déjà que je rencontrerai de plus en plus souvent ses bouteilles à ma table. Pour sûr, j'en ai dans ma cave!

 

Olif

 

P.S.: la vie des Mathouans au jour le jour, c'est sur le blog d'Aline, vigneronne blogueuse, de surcroît.

Vignerons récalcitrants...

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Le 12 mai, à Calce, les caves se rebifferont une nouvelle fois. Traversé par la D18, chère à Olivier Pithon, Calce, Roussillon, petit village perdu sur les hauteurs de la vallée de l'Agly, fera pour la 7ème année consécutive une opération caves ouvertes avec séance dédicalce par les vignerons du village. And guests. Six invités, triés sur le volet, venant de toute la France et répartis chez chaque vigneron-hôte. Pas chauvins, les Caleçons et les Calzones, si tant est que les gens du cru s'appellent comme ça. Pas encore complètement chauves non plus, même si certains arborent fièrement et majestueusement le bonnet pour se protéger de la tramontane et d'un décoiffage intempestif.

 

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Le vignoble calc-ique est constitué d'une mosaïque de sols variés. Il n'y a guère que l'Alsace qui puisse se prévaloir d'être aussi géologiquement diversifiée. Le défi que Jean-Philippe Padié s'est fixé est que chaque type de sol soit représenté au sein de son domaine et, de ce fait, puisse se retrouver dans chacun de ses vins. Un genre de dé-calco-manie, quoi! Constitué au départ de micro-parcelles, la plus emblématique est sans aucun doute la première qu'il a acquise, ceinte d'un mur de pierres sèches et baptisée humblement Clos du Moucheron, en hommage au Clos des Mouches bourguignon, région où Jean-Phi a passé une grande partie de son enfance. Il faut bien avouer qu'il a de l'allure, ce moucheron, avec ses vieux carignans plantés en foule, désormais uniquement travaillés à la pioche, et ses pieds de lavande dans l'inter-rang. L'herbe dans les vignes, c'est quand même bien plus joli, à partir du moment où, évidemment, elle ne concurrence pas la plante. Certaines, comme le trèfle, ont même un effet bénéfique en libérant des substances azotées dans le sol, évitant un apport exogène. Une forme d'autorégulation bienfaitrice, en fait.

 

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Plus de 14 hectares en tout pour le domaine Padié, parce qu'il est dur de ne pas reprendre telle parcelle de vieux grenache blanc, même si elle fait partie d'un lot plus important dont le vigneron ne sait pas bien que faire dans un premier temps. Mais, comme Jean-Phi est doté d'une grande perspicalcité, nul doute que, à terme, l'investissement ne sera pas vain (mais, finalement, quand même un peu vin, on espère). Sauver les vieilles, un leitmotiv qui reviendra tout au long de ce périple septimanien, en Languedoc comme en Roussillon, pour ne pas voir tout un patrimoine viticole disparaitre purement et simplement.

 

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Au fil des différentes failles géologiques, les vallées, appelées "coumes", offrent des terroirs et des paysages variés, somptueux. On passe de l'une à l'autre avec émerveillement, traversant dans le même temps les vignes des autres prestigieux vignerons rebiffants (Gauby, Matassa, Pithon...). Au loin, majestueux, le Canigou met la patée à tous les sommets avoisinants. Même la tête dans les nuages, même par un temps petit sibérien, ce n'est pas une montagne pour les chiens!

 

 

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Pour manger de la cuisine calc-ifiée, pas besoin de se faire prier, il faut aller au Presbytère. Bistrot de pays multi-services, on peut venir y boire un coup et se confesser au bar, en plus de s'y régaler de plats goûteux du marché, accompagnés des vins des vignerons calc-inés, vendus à prix propriété.

 

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Ce jour-là, après une D18 2010 à l'apéritif, avec une planchette de charcuteries hispanisantes, puis une autre de fromages bio du coin, Calice 2011, Petit taureau 2010, Ciel liquide 2007, Fleur de cailloux 2010, et Milouise 2010 se sont succédés. Suivis de quelques extras jurassiens, qui ne sont pas parvenus à éclipser les blancs de l'Agly, même sur l'assiette de fromages.

 

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Le seul Calice que l'on puisse boire jusqu'à la lie avec délectation...

 

Calce? Il n'y a pas plus bel endroit dans le Roussillon! Excepté Trilla, peut-être?

 

Olif

 

P.S.: bon, sérieusement, ils s'appellent comment, pour de vrai, les habitants de Calce?


La table de cuisine, avec des chaises, aussi...

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Enclave franc-comtoise en terre catalane, La Table de Cuisine est dressée à Saint-André, approximativement entre les deux Banyuls, celui des Aspres et l'autre, sur vin et sur Mer. Faut-il y voir un signe ou un symbole, celui de la croix de Bourgogne, largement adoptée par les soldats comtois, du temps où la Franche-Comté était encore espagnole? Martine et Laurent Brozzetti, franc-comtois de naissance, ont donc pris la route de la Catalogne pour y poser leurs valises, après avoir écumé le Haut-Doubs et la Suisse voisine, au sein de la célèbre maison Guignard, située à Orbe. Lequel Philippe Guignard n'a pas été contraint de fermer sa Bréguette une fois que Laurent fut parti sous d'autres cieux, je suppose.

 

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Ce soir-là, attablés à la cuisine, mais en salle, 4 personnes, 4 chaises, 4 couverts. Juste après un apéritif-dégustation furtif à Trouillas, le temps d'apprécier, en compagnie de Frédérique Barriol-Montès, les dernières nées du domaine de la Casenove (Les Clares 2007, joli blanc rafraichissant et complexe, La Colomina 2011, rouge de soif particulièrement gouleyant, et La Garrigue 2009, rouge plus structuré mais aux tanins frais).

 

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Un apéritif pas tout à fait terminé, puisqu'après, il fallait oser Joséphine, Crémant de Limoux par Gilles Azam. Jolie bulle tonique et fruitée, entamée par Christophe Guittet qui guettait notre arrivée. Christophe Guittet est un breton d'inspiration jurassienne, qui a posé ses valises à Tautavel il y a une dizaine d'années, après un séjour en Bresse, où il a pratiqué le culte de l'oxydatif via le Jura voisin. Ombre et soleil est le nom de son domaine. Sa part d'ombre oxydative, Christophe aime la mettre en pleine lumière. Si certaines de ses premières expériences ont pu paraitre déroutantes à des palais novices, ses dernières cuvées sont un peu plus dans les clous, notamment un très joli blanc 2011, ainsi qu'un rouge de carignan frais et désaltérant, tous deux tirés de la cuve.

 

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L'oxydatif, c'est néanmoins toujours son rayon, avec deux cuvées de rancio sec, non mutées, élevées en bonbonnes de verre. Ox-idée(s) 2004 et Soleil de midi 2006, deux curiosités aux notes de malt et d'épices pour la première, de curry et de mirabelle pour la deuxième, avec un équilibre digne de l'Air du temps d'un autre Christophe que je connais, valaisan celui-là, et également spécialiste de l'élevage long avec plus ou moins d'oxydation.

 

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Perfectionniste à la cave comme en cuisine, Christophe Guittet propose, sur la contre-étiquette de chaque vin, un accord culinaire parfait, doublé d'un accord musical aussi précis que pointu. Une mosaïque d'émotions pour chaque verre, finalement, même si d'autres options sont possibles. Comme, par exemple, anchois au vinaigre de Collioure suivis de morue à l'huile d'ail de Lautrec, pour ce qui me concernait ce soir-là.

 

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L'accord le plus époustouflant, ce fut pourtant au dessert. Les pommes sautées au caramel de curry et vin jaune, glace à la noix, rayonnèrent en compagnie du Rivesaltes ambré 15/10 2001 du domaine de La Casenove. Hors Jura, il n'y a qu'en Roussillon que l'on peut se permettre une telle fusion avec un dessert jurassique!


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La Table de Cuisine

8A rue de Taxo

66690 Saint-André

0468954206


Christophe Guittet, Domaine Ombre et Soleil

2, rue de Belfort

66720 Tautavel


Étienne et Frédérique Montès, Domaine de La Casenove

66300 Trouillas


Olif

Trilla, vignoble sain et bientôt sauf

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Trilla, Haut-Fenouillèdes, 58 habitants, 1 couple d'aigles de Bonelli, 3 chênes emblématiques, 1 vignoble plus que centenaire, 1 coopérative-fantôme, victime de la crise viticole. Et, depuis quelques années, le domaine de La Boria, dirigé par Vincent Balansa, Lucky Luke des temps modernes, défenseur des vieux ceps et des bonnes pratiques viticoles. Originaire de Narbonne, formé chez les bons vignerons (Christophe Peyrus et la famille Gauby, notamment, pour qui il s'est occupé de gérer le domaine de La Soula de 2005 à 2008), Vincent est tombé amoureux de ce terroir isolé et sauvage, peuplé de mémères de carignan et grenache délaissées, souvent en route pour l'abattoir.

 

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Depuis Trilla, vignoble d'altitude, on aperçoit au loin le pic de Bugarach. Si la fin du monde est effectivement programmée pour le 21 décembre 2012, ne devraient alors survivre que les quelques illuminés qui auront escaladé le pic au préalable. Les vieilles vignes de Trilla ne se posent pas autant de questions métaphysiques, car une grande partie devrait être sauvée du couloir de la mort grâce à l'obstination de Vincent. Et bien au-delà de la date fatidique du calendrier maya.

 

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Si  vivre à Trilla n'est pas en soi la fin du monde, le village est quand même, quelque part, un genre de bout du monde. On ne passe pas à Trilla, on y va. Et il faut même le vouloir. Ou alors se perdre. Mais quand on y est, la vue est tellement grandiose que l'on se demande pourquoi ne pas y rester. Faire le tour des vignes prend un certain temps, sans compter celui qu'il faut pour courir après Grenache, gros chien blanc aussi affectueux qu'indiscipliné. Entre les décharges sauvages, les vignes qu'on arrache ou celles que l'on a plantées dans le seul but de ne pas s'en occuper (une histoire d'encépagement global du domaine pour accéder à l'appellation Côtes du Roussillon), le paysage du Haut-Fenouillèdes mérite mieux.

 

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Comme ces vignes arc-en-ciel, largement complantées de carignan, avec un peu de grenache blanc, gris ou noir, et âgées de plus de cent ans, qui devraient prochainement intégrer le domaine de La Boria, dès que les fonds pour les acheter seront réunis. Parce que La Boria, c'est aussi la propriété d'investisseurs, devenus co-vignerons depuis qu'ils ont décidé d'intégrer le projet. Des investisseurs d'un genre un peu particulier, limite philantrope, plutôt intéressés par l'aspect humain et la grande aventure vigneronne que par la rentabilité. Pour cette raison, ils ne regrettent rien, bien au contraire! Parce que l'histoire est belle.

 

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Outre sauver encore et toujours "des vieilles", un des autres grands projets de Vincent est de construire un chai in situ. Ne pouvant plus bénéficier des installations inusitées de la coopérative, vendue depuis à un particulier pour en faire un hara, Vincent a été contraint de redescendre dans la vallée pour vinifier le raisin de Trilla. L'endroit idéal existe pourtant sur la route qui mène au village, au milieu des vignes, et ce sera le prochain grand chantier de La Boria. Chai moderne et fonctionnel, intégré dans le paysage, par gravité, rien ne sera trop beau pour rendre encore un peu plus de vie vigneronne au Haut-Fenouillèdes, enclave occitane en pays catalan. Les questions des vignes et du chai réglées, il ne restera plus que le cheval, à pérenniser sur la propriété, en faisant l'acquisition de Ténor, superbe percheron de 4 ans qui ne demande qu'à venir s'épanouir à Trilla. Il viendra compléter judicieusement le labour animal (déjà effectif, mais sous-traité), ainsi que celui du tracteur, effectué par un des derniers coopérateurs du cru, impliqué à fond dans le projet.

 

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Un signe, peut-être? Le couple d'aigles de Bonnelli, réintroduit il y a quelques années à Trilla, semble avoir fait un petit. Ils étaient trois, en tout cas, à voler au dessus de nos têtes par ce beau jour de printemps 2012.

Et pour tout ça, on dit merci qui? Merci Merci, évidemment. Merci, un vin réjouissant, frais et gouleyant, cuvée emblématique du domaine, produite à un nombre conséquent de bouteilles, le cadeau idéal pour remercier tous ceux qui se sont investis corps et âme dans ce beau projet. Outre Merci, le domaine de la Boria produit une excellente cuvée Nova, qui existe en blanc comme en rouge. Alors merci aussi, mamie Nova!

 

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Olif

 

P.S.: le 11 juin, ce sera la Saint Cochon dans le Haut-Fenouillèdes, à Bélesta plus précisément. Avec la présentation du millésime 2011 au milieu des vignes, du bon cochon et tout plein de bons vignerons. La Roots 66 vaut décidément le détour...

 

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Totale Tissot...

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Mardi 15 mai 2012, 16 heures, Montigny les Arsures, Jura, domaine André et Mireille Tissot, la totale. Si le calendrier Maya avait eu quelques cases en moins, le monde aurait pu s'arrêter de tourner ce jour-là. Des cadavres il y a eu, mais uniquement de la capsule, du bouchon ou de la bouteille. Revue d'effectif, série par série.

 

Les Crémants

 

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Ils constituent une part non négligeable de la production jurassienne, qui permet même, dans le cas particulier de Stéphane Tissot, d'assurer la bonne rentabilité économique du domaine, tant la demande est forte, y compris à l'export. Pas question pour autant de bacler le travail, ce n'est pas le genre de la maison. Au contraire, Stéphane prend même un certain plaisir à les décliner et à innover. Avec notamment la préparation d'un pied de cuve maison pour un travail en levures indigènes, qui risque de devenir prépondérant à l'avenir. Seules les cuvées d'entrée de gamme recourent encore pour l'instant à des levures du commerce. Aucune cuvée n'est dosée et il existe même une cuvée totalement décoiffante et non dégorgée, à destination du marché néerlandophone, particulièrement friand de ce genre de produit "Nature". Bande de gâtés, les Flamands, va! Les autres ne savent pour l'instant pas ce qu'ils perdent, à part un peu de mousse lors du décapsulage.

 

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Les chardonnays parcellaires en bouteille

 

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2010, dans le Jura, il faut bien admettre que c'est un p... de beau millésime. Beaucoup plus équilibré que 2009, comme un peu partout ailleurs, d'ailleurs. Les terroirs s'expriment de mieux en mieux. Les Bruyères et les Graviers, égaux à eux-mêmes, dans leur style respectif, Sursis (chardonnay de Château Chalon sur des terres à savagnin) en train de recoller au peloton, grâce au travail en biodynamie qui porte ses fruits depuis quelques années, mention particulière à En Barberon, future star de l'année, le Clos de la Tour de Curon 2009, presque hors concours. 2009, millésime riche, aux fermentations particulièrement longues, ce qui n'est pas forcément pour déplaire à Stéphane, mais des sucres qui ont peiné à se finir, même qu'il en reste dans certaines bouteilles. Les Graviers, particulièrement riche et opulent, ne sera commercialisé qu'après un vieillissement supplémentaire en bouteille, après les 2010. La Mailloche 2009 mailloche de moins en moins, à l'instar de 2005. Puissante et riche, avec une pointe de brett (pas évidente à indvidualiser, pourtant) qui apporte une complexité dont il serait préjudiciable de se priver. Pour parachever ce panorama des années riches, En Barberon 2003, probablement la plus magnifique expression du cru, avec une fraîcheur et une dimension exceptionnelles.

 

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Avant de filer en cave, goûter aux 2011 et 2010 pas encore embouteillés, encore un ou deux bonus, avec cette Tour de Curon 2004, troisième feuille et premier millésime de la cuvée, tout simplement époustouflant, déjà taillé pour les siècles des siècles (amen!). Et aussi cette "petite" cuvée, assemblage de Graviers et de Bruyères 94, de l'ère d'avant les parcellaires, toujours vaillante, démontrant le potentiel des vins avant même la conversion des vignes en bio.

 

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Les rouges en bouteille

 

Après avoir testé différent tonnelliers sur différentes cuvées, en cave, retour au caveau pour y goûter les rouges en bouteille, tout en grignotant quelque cochonnaille maison et/ou des terrines alchimiques au lapin ou à la joue de bœuf, car il commençait à faire légèrement faim.

 

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Le Poulsard au DD 2011, c'est du raisin sain mis dans une cuve, et pis c'est tout. Je crois bien qu'on pourrait en boire des seaux, même avec modération. Les Vieilles vignes sont également très disertes. Les Bruyères 1999, servies à l'aveugle pour voir, ont été vues. Grandeur du poulsard bien né sur des terroirs d'envergure. Et aussi vinification sans soufre parfaitement maitrisée, sur ce cépage qui ne demande que ça. En Barberon Pinot noir, désormais 100% grappes entières, et Singulier 2010 complètent avec bonheur la gamme et permettent de tenir jusqu'au fromage.

 

Les savagnins

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Avant d'attaquer le plateau de Comté, mise en bouche avec le Traminer 2011, toujours déroutant, qui donne l'impression de s'égarer en Alsace. La version oxydative (3 ans de voile) 2009 a particulièrement digéré la richesse du millésime, tout comme les jaunes de terroir 2005. Il ne manquait que quelques huîtres pour accompagner la Vasée et réaliser à la perfection le nouvel accord le plus tendance qui soit. La cuvée Dévoilé, du même millésime, celle qui a obstinément refusé de prendre le voile pendant 6 ans, donne un vin d'un équilibre totalement différent de celui d'un Jaune. Pas tout à fait celui d'un vieux ouillé non plus. Une cuvée sans équivalent, déjà magnifique, et qui le sera certainement plus encore dans une ou deux décennies.

Après le jaune, virage à l'orange avec le Savagnin Amphore 2010. Autre variation sur le savagnin, particulièrement originale, la macération sur peaux pendant quelques mois et l'élevage en amphores sans sulfites ajoutés, à la manière des grands vins italiens. Résultat: un vin orange aux senteurs et à la texture sans pareil. Envoûtant!

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Les sucres

 

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Ultime moment gustatif, toujours hors du commun ici, les liquoreux se déclinent en différentes versions toutes aussi passionnantes les unes que les autres. Toujours dans le genre ultra, donc du sucre, il y en a un peu, beaucoup, voire passionnément. Spirale 2007 et, a fortiori, son corollaire poussé à l'extrême PMG, s'en jouent avec gourmandise et rivalisent de fraicheur malgré leur grande concentration. L'Opportun 2006, SGN de trousseau, résultat d'un accident climatique qui ne s'est jamais reproduit depuis, évolue sur des notes complexes d'écorce d'oranges confites, après avoir été pamplemousse pendant de nombreuses années. Pour être certain que l'évolution de PMG 99 ne se fasse pas dans le mauvais sens, suite à une remarque faite après une dégustation personnelle récente, ce sera l'occasion d'en ouvrir un exemplaire n'ayant jamais quitté la cave du domaine. Rien que du fruit et de la fraicheur sur des notes de coing et de fraise. L'évolution oxydative, ici, PMG ne connait pas!

 

Fin de la totale, qui n'en est pas vraiment une, en fait. Titre mensonger! Manquent les Macvin et les marcs pour compléter le tableau. J'ai bien peur qu'il faille recommencer à zéro...

 

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Olif

L'été, il n'y a pas que le rosé, aux Jardins...

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Soirée décontractée et estivale aux Jardins de Saint-Vincent, la deuxième depuis que Stéphane-Saint Vernier-Planche est revenu sérieusement aux affaires. La première, c'était en mars, et un compte-rendu figure sur le blog de la Pipette, ce qui fait que je me suis un peu laissé aller à ne rien faire. Cette fois, plus d'excuses, il m'a bien fallu reprendre le stylo.

 

Plusieurs guests de passage au caveau grand ouvert sur la rue, certains ont même laissé quelques flacons non étiquetés à découvrir en avant-première lors de la soirée. Mais, patience... Auparavant, il s'agissait de trinquer à l'année supplémentaire du jardinier, signe d'une grande maturité de sa part. Fidèle, il l'est, puisqu'il est revenu cultiver son Jardin à la Saint-Vincent. Fidèle, il l'est aussi à Vouette et Sorbée, lui qui nous a fait découvrir le premier ce magnifique Champagne de Bertrand et Hélène Gautherot, toujours aussi impeccable à boire et parfait pour une mise en bouche.

 

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L'été donne envie de rosé, mais ce type de vin n'est pas toujours aisé à appréhender par l'amateur. Par le professionnel non plus, d'ailleurs, même le jardinier de Saint-Vincent a du mal à en trouver un à son goût. Ni blanc, ni rouge, juste rose. À mon sens, le vrai bon rosé est un vin assumé, qui ne louche pas sur une autre couleur. Vineux, mais pas trop, il est destiné à accompagner les mets estivaux qui ne nécessitent pas un blanc et qu'un rouge trop coloré dénatureraient. Un vrai bon rosé doit être rose, sans doute, mais pas trop pâlichon, parce que la robe, finalement, on s'en fout un peu. À poil, le rosé, concentrons-nous exclusivement sur le nez et la bouche.

 

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Avec Galéjade 2011, d'Alain Allier (Mouressipe), on n'est déjà pas dans le rosistiquement correct. Robe orangée, bien turbide, mais c'est joli quand même, en harmonie avec l'étiquette. Nez floral, sur la rose fanée, puis agrumes (mandarine) et litchi. Bouche fluide, avec de tout petits tanins accrocheurs et une belle persistance en bouche. Un rosé plein de gourmandise!

 

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Le temps fait tout, en Languedoc, c'est Rémi Poujol qui le pense et le dit. La robe de son rosé est plutôt soutenue, groseille. Un nez caramel au lait, franchement lactique, et une bouche imposante, un peu chaude, avec une pointe de volatile finalement bienvenue. C'est un 2009, et il est à souhaiter que le temps fasse tout pour lui, parce que, à ce stade, c'est un rosé un peu compliqué à boire, il faut bien le reconnaître.

 

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On passe à la pointure au dessus, ce qui se fait probablement de mieux en matière de rosé "nature": Tavel 2010, domaine de L'Anglore. Le velouté de tanins des vins de L'Anglore, je crois bien que je le reconnaitrais entre mille. La robe est légèrement trouble, d'un beau rosé orangé, avec la pulpe. C'est fruité, c'est frais, c'est bon, on en boirait des seaux, mais ce n'est pas aussi simple que cela. Un vrai beau vin de terroir qui fait honneur à l'appellation et au vin rosé d'une manière générale.

 

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On passe au blanc, avec ce Côtes du Rhône 2010 du Domaine Jamet. Un peu fermé à ce stade, avec une pointe de réduction, il a du mal à se lâcher. La bouche est agréable, mais on la sent bridée et la finale reste pâteuse. 60% marsanne, 30% viognier et 10% roussane, et ce n'est pourtant jamais mou ni lourd. Pas vraiment dans un style nature, c'est sûr, mais il faut savoir rester ouvert...

 

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Heureusement, French Wine is not dead. Grâce à Anthony Tortul et à la Sorga, qui nous enchante avec ce blanc 2010 de viognier et terret bourret, non, tu n'es pas bourré, Jean-Claude. La bouche est ronde, marquée Sud, mais gourmande, tout en étant bâtie sur les amers, qui assurent la fraîcheur finale. Une belle réussite.

 

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À ce stade de la dégustation, il est presque temps de faire une parenthèse pour saluer l'un des guests de la soirée, de passage à l'heure de l'apéritif, mais qui n'a pas manqué de nous laisser quelques échantillons de sa production jurassienne, tout juste tirées du fût. D'autant plus émouvant qu'il s'agit sans doute là des dernières bouteilles made in Jura par Jean-Marc Brignot, ex- as tiré de la Manche. Ces vins-là ne lui auront pas trop donné de boulot, à Jean-Marc. Ça tombe bien, il ne court pas après. Des raisins de 2004, sa première vendange arboisienne, qui ont été mis dans des fûts et laissés bien tranquilles jusqu'à maintenant, dans la pénombre d'une cave sans électricité. Chardonnay seul, assemblage chardo-savagnin dans des proportions tenues secrètes (nul ne le sait véritablement, en fait) et savagnin seul, restés 7 ans et quelque sous un voile sans intervention humaine d'aucune sorte. Dur de départager les deux chardonnays, pur ou en assemblage (ma préférence personnelle va au premier cité, pour sa finesse superlative, versus le côté éthanal plus marqué de l'assemblage), mais, ce qui est certain, c'est que le savagnin 2004 fera date. Il ne revendiquera évidemment ni l'appellation "vin jaune", ni le clavelin, ce n'est pas le genre de la maison, mais il marquera sans nul doute les esprits pour les siècles des siècles. Un fruit toujours présent et des airs de fino, qui s'épanouissent dans une finale en queue de paon. C'est magnifique, ce ne sera pas donné, mais on risque de se les arracher car ce sera définitivement collector, puisque cette année 2012 verra le départ de Jean-Marc pour de nouvelles aventures au pays du Soleil Levant, après d'ultimes vinifications pour le compte de Vinibrato, en Beaujolais et en Alsace.

 

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Merci Jean-Marc, mais aussi Merci, Vincent La Boria, pour ce Côtes du Roussillon 2010 made in Trilla, réjouissant, gourmand et enthousiasmant, qui a bien accompagné les plats de charcuterie enfin arrivés sur la table parce qu'il commençait à faire un peu faim.

 

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Pour clore les agapes rouges, petit tour sur le Causse avec ce Rouge de Causse 2010 du Petit Domaine de Gimios, au grain encore serré, un poil rustique, procurant le même plaisir, un brin jouissif, que celui de se frotter contre une joue mal rasée. Viril et séducteur en diable.

 

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Dernier clin d'œil au vigneron arboisien monté en fléchettes, au travers de ses deux dernières réalisations, produites avec les raisins de la famille Bannwarth, en Alsace. Gewurtz et Pinot gris comme il est difficile d'en avoir déjà bu auparavant. Et pourtant, ça se boit, même que c'est bon.

Sayonara, Jean-Marc Sensei (先生)!


Olif


P.S.: la prochaine séance de dégustation aux Jardins, ce sera véritablement au jardin, ou plus exactement dans les vignes, à la Mailloche, avec Carlito et Alice, du domaine de l'Octavin. Le vin nature dans la nature, le retour, et c'est déjà bientôt. Vivement..!

De l'eau, oui, mais de l'Overnoy!

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Du ploussard comme s'il en pleuvait, aujourd'hui, à Pupillin! Pas tant que les trombes d'eau qui se sont abattues sur le petit village jurassien, malheureusement! Mais, tout comme cette mousson jurassienne, les flots de ploussard 2011 de la maison Overnoy-Houillon ne dureront pas très longtemps. 2011, année généreuse en quantité, mais la maturité est arrivée avec un petit degré. Ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose, d'ailleurs, mais, pour le coup, la robe de ce 2011 est plutôt groseille clair. Plus foncée que celle d'un Tavel de L'Anglore, toutefois. En bouche, on retrouve néanmoins des similitudes avec les vins d'Éric Pfifferling. Un soyeux, une fraicheur et une onctuosité sans pareil. Ce pur plaisir, c'est la signature d'une grande bouteille sans sulfites ajoutés, même si certains croient toujours dur comme fer que ça n'existe pas.

 

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Avec un tel ploussard (derrière un épatant chardonnay 2011 prélevé en œuf béton), même si la personnalité de Manu Houillon s'affirme de plus en plus, il est clair que la parole de Pierre prévaut toujours. À défaut d'être lue, elle pourra d'ailleurs prochainement être véritablement entendue et même visualisée, puisque un film inspiré du livre va être réalisé. Avec Pierre Overnoy dans son propre rôle. Et aussi celui du boulanger. Un vrai rôle de composition, en fait.

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Olif

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